Un peu d'histoire,
Le vitrail plus que millénaire fut longtemps considéré comme un art mineur, mais des peintres renomés tel que Marc Chagall, Henri Matisse, Fernand Léger, Alfred Manessier, Maurice Denis.....lui donnèrent ses lettres de noblesse.
Ces artistes créateurs jouèrent un rôle tout particulier dans le rayonnement de l'art, de l'émotion et de la lumière. Interprètes de cette lumière qu'ils subliment, ils promulguent le vitrail au rang d'art majeur.
La technique du vitrail est restée la même depuis le moyen-âge. Le verre de couleur est toujours fabriqué par soufflage à la bouche, le dessin et la maquette sont toujours exécutés à la main.
Le vitrail orne des édifices religieux, publics et privés. Il est un élément de décor. Le vitrail part de la lumière pour créer une émotion.
La fabrication du vitrail requiert un savoir-faire complet et l'intériorisation personnelle de l'alchimie des couleurs; ainsi nait une grande symphonie de lumières et de couleurs dans laquelle chaque verre devient une note et chaque vitrail un accord.
Les panneaux sont constitués de pièces de verre généralement colorées, montées dans un réseau de baguettes de plomb, en fonction d'un dessin. Cet assemblage constitue la décoration recherchée. Créant une ambiance captivante, la lumière qui traverse le vitrail apporte couleur et vie, elle est symbole de vie.
Le plomb :
Le rythme des plombs enrichit les possibilités esthétiques du vitrail. Il définit les zones de couleur, il crée des rythmes complémentaires et il donne du sens à certains champs chromatiques qui pourraient paraître monotones et sans intérêt sans le réseau de plombs. La fonction esthétique des plombs, avec la possibilité de composer et surtout de créer des rythmes différents dans le vitrail, est essentielle dans son art. Le plomb est l'élément dynamique du vitrail.
Le plomb pour le vitrail est un métal dense, mou et déformable. Pour les bordures du vitrail, les formes les plus utilisées sont celles du «H» ou du «U». Il existe également du plomb «Y», «C», du plomb lanterne et des profilés spéciaux.
Le processus d'élaboration d'un vitrail :
Le projet du vitrail se dessine puis se colorie à l'aquarelle, à la gouache ou l'acrylique sur du papier fort. On y rajoute le réseau de plomb. Une fois la maquette achevée, généralement à l'échelle du dixième, on l'agrandit avec précision à la taille réelle, afin de confectionner puis de prélever les gabarits numérotés, qui permettront de découper tous les morceaux de verre qui vont constituer le puzzle de l'oeuvre.
Les ciseaux à double lame découpent ces gabarits et réservent un filet de papier correspondant à l'âme ou au coeur du plomb.
On procède ensuite au choix des verres en constituant des gammes de tons et de textures diverses. La coupe des verres s'aide du gabarit.
On peut alors commencer la mise en plomb ou montage, opération qui consiste à assembler les pièces de verre en les sertissant dans les baguettes profilées de plomb, qui ont une forme de H. Les verres viennent ainsi s'emboîter entre les ailes du plomb et les plombs s'imbriquer dans les plombs. Pendant tout ce travail, les morceaux de verre en installation sont bloqués par des clous spéciaux.
A chaque fois que des baguettes se croisent, on pratique un point de soudure, en constituant ainsi un réseau de plomb. Puis, on retourne le vitrail pour souder l'autre face. L'étain est le métal utilisé pour le soudage, il fond à 232°C. Le plomb quant à lui fond à 327°C.
Masticage :
Cette opération garantit l'étanchéité et la solidité du vitrail.
Le mastic est composé de 4 mesures de Blanc de Meudon, pour 1 mesure d'huile de lin et de siccatif.
Un panneau de vitrail ne doit pas dépasser 80 cm de côté.
Les verres: Il existe différents type de verres :
- mécanique, il est uniforme mais convient parfaitement à certains travaux
- antique il est soufflé à la bouche comme au XII siècle, il est d’épaisseur inégale, possède des stries et des bulles recherchées lors de sa fabrication
Verre plat soufflé à la bouche : ou verre antique réside dans ses irrégularités, ses différence d'épaisseur, ses stries, ses bulles, chaque feuille est une pièce unique. le verre soufflé à la bouche est fabriqué par les souffleurs de verre. Les couleurs sont très variées.
Verre cathédrale : ou verre industriel: c'est un verre commercial fabriqué à la machine, souvent de différentes textures. Il est disponible dans une grande variété de couleurs.
Verre Américain : le verre américain est un verre générallement coulé sur table, dans lequel sont mélangées plusieurs couleurs. Gamme de produits : Bullseye, Uroboros, Spectrum, Wissmach.
Verre nouvel antique : soufflé et étiré mécaniquement, (verre plat par étirage et laminage en continu) le verre nouvel antique imite le verre soufflé mais est fabriqué à la machine et ne contient pas de bulles. Ses stries sont régulières et ses couleurs bien moins nombreuses. Technique apparue en 1932.
Verre plaqué : Il est fait à la main. Il a été coçu au moyen âge dans le but d'améliorer la translucidité du verre rouge, obtenu alors par incorporation d'oxyde de cuivre et de limaille de fer au mélange vitrifiable. Il permet la possibilité de gravure sur verre.
Verre float : Tire son nom de son processus de fabrication. C'est la verre à vitre. En 1959, la firme britannique Pilkinton a mis au point le procédé "float", qui consiste en l'étalement de la nappe de verre, à la sortie du four à bassin, à couler le verre sur de l'étain fondu : la face supérieure du verre possède alors un poli parfait.
Procédé FLOAT
Ce verre fondu est alors débarrassé des bulles gazeuses et homogénéisé dans la zone d’affinage vers 1350 °C et progressivement refroidi jusqu’à 1000 °C environ.
Le verre moins dense que l’étain « flotte » sur celui-ci et forme un ruban dont l’épaisseur naturelle est de l’ordre de 6 mm. Des dispositifs annexes permettent de limiter ou d’accélérer l’étalement de ce ruban de verre afin d’en maîtriser l’épaisseur et le parallélisme des faces.
Le polissage est dû, pour la face supérieure, à l’action du feu et pour la face inférieure, au contact verre métal en fusion.
A la sortie du bain d’étain le verre est à une température de l’ordre de 620 °C. Il est alors suffisamment rigide pour être transporté sur des rouleaux et introduit en continu dans un tunnel de re-cuisson appelé « étenderie » dans laquelle sa température s’abaisse progressivement vers 250 °C. Pendant ce refroidissement lent le verre a été libéré de toutes les contraintes internes qui empêcheraient son exploitation future.
Le ruban de verre, qui s’est refroidi lentement à l’air libre, est découpé automatiquement en plateaux de 6000 x 3210 mm. Ceux-ci sont manipulés à l’aide de ventouses vers l’aire de stockage et expédiés à l’aide de véhicules spéciaux.
Ce procédé mis au point par PILKINGTON (UK) dans le courant des années 1960 est actuellement le mode de fabrication de la glace le plus utilisé dans le monde.
Le verre liquide coule dans un four contenant de l’étain en fusion de grande pureté. L’atmosphère de ce four est réductrice pour éviter l’oxydation du métal.
Verre opalescent : C'est un verre auquel des stries de couleurs donnent un aspect laiteux, largement utilisé durant la période Victorienne.
Verre feuilleté : nouvelle technique de vitraux qui utilise la fibre de verre et la résine pour accumuler les épaisseurs.
Dalle de verre : les dalles sont réalisées en verre coulé de 200x300mm. Technique inventée en France à l'exposition universelle de 1937 par l'artiste Auguste Labourdet qui utilisa des morceaux de verre de 20 à 25 mm d'épaisseur, à comparer aux méthodes de verrière traditionnelle qui utilisent du verre de 3mm d'épaisseur. Ce n'est que qu'après la seconde guerre mondiale que cette technique se propagea, grâce notamment à Fernand Léger qui vitra de la sorte toute une église à Audincourt ( Doubs ). La féerie de lumière et de couleur de cette réalisation révéla aux artistes un nouveau moyen d'expression et ouvrit la voie au vitrail-verre béton.
Les dalles peuvent aujourd'hui être serties avec de la résine d'époxy.
Les dalles de verre offrent intensité, luminosité et brillance des couleurs grâce à leur épaisseur et aux oxydes présents dans le verre. Leur gamme de couleurs est étendue.
Brique de verre : cette gamme se décline en 13 formes et en 11 teintes disponibles aux dimensions 244x116x53 ou 119x116x53 ou 250175X53 etc... voir le site de la verrerie Saint-Gobain de Saint Just, dans la Loire.
Sulfures : boules de cristal dans lesquels sont ajoutés des émaux ou frittes de toutes les couleurs.
Pyramides :en cristal poli les grands modèles ont 8cm d'arête et les petits modèles 5cm. coloris blanc, bleu, vert, jaune.
Verres UROBOROS : Fabricant de très beaux verres pour les artistes et les artisans depuis 1973,
Verre imprimé : Coulage du verre en continu entre deux rouleaux lamineurs dont l'un est gravé. Le plus connu est le verre cathédrale dont la texture irrégulière rappelle celle des verres plats antiques.